Un petit théâtre pour une grande et belle pièce. C'est sur Radio Classique, forcément, que j'ai entendu parler de cette pièce, la présentation m'a donné envie, je n'ai pas regretté.
Parlons d'abord du théâtre, j'aime ces petites salles intimes dans lesquelles on se sent proches et donc au coeur de la pièce. En l'occurrence puisque l'intrigue se déroule dans l'intérieur simple de la famille Mozart, la proximité avait un certain charme, le décor de Catherine Bluwal est plein de délicatesse et la mise en scène de Raphaëlle Cambray tout en étant vivante rend la situation crédible.
Le dernier baiser de Mozart met en scène Constance Mozart, tout juste veuve, face à Franz-Zaver Süssmayer, ami, confident voire même un peu souffre-douleur de Mozart, venu apporter son soutien à la jeune veuve effondrée et lui faire part de son travail sur la fin du Requiem que l'illustre compositeur fauché brutalement n'a pas eu le temps d'achever.
Constance, sans revenus et acculée, a besoin de l'argent du Requiem pour vivre avec ses deux enfants et n'est pas en mesure d'en rembourser l'avance obtenue.
Süssmayer, profondément attaché à Mozart et peut-être amoureux de la jeune veuve dont le dernier enfant porte son prénom (la légende leur prête une idylle) se sent investi d'une mission et est surtout très imprégné du Requiem.
En évoquant leur passé avec Mozart et leur avenir, les deux jeunes gens se livrent à une sorte de joute au long de laquelle Constance peut-être teste les capacités de Süssmayer de se substituer au compositeur, quant à Süssmayer, il sonde la jeune femme afin de savoir si peut-être elle lui est attachée.
Le texte de Jean Teulié est sensible et vivant, il évoque la vie du Maître aussi bien que les affres de la création porté par des extraits de l'oeuvre bien sûr.
Les jeunes acteurs en costumes sont très convainquants, Delphine Depardieu, en veuve raisonnablement éplorée sait nous faire passer par différents sentiments quant à Guillaume Marquet, il est un Süssmayer plein de sensibilité et d'ardeur au travail.
Personne ne sait avec certitude qu'elle partie du Requiem Süssmayer a réellement écrite puisqu'il savait imiter l'écriture de Mozart et que l'on ignore ce qui avait déjà été composé à la mort de ce dernier mais la pièce semble mettre en évidence la réelle capacité du jeune homme à comprendre ce Maître dont il a été l'assistant.
Un très joli moment de théâtre et le plaisir d'une rencontre avec l'auteurde la pièce et un spectateur ayant tenté une traduction difficile de la seule biographie de Constance Mozart, Constanze, Mozarts beloved, de Agnès Selby.
LE DERNIER BAISER DE MOZART - Bande annonce
Vienne, décembre 1791. Wolfgang Amadeus Mozart vient de mourir. Constance, sa veuve, doit faire front. Seule et désargentée, il lui faut trouver le disciple capable de terminer le fameux Requiem...
https://www.youtube.com/watch?v=cZjzpakgtCg&feature=youtu.be