Dans les nuages...
La page d'accueil de Google ce matin présente un dessin d'un écrivain, plume en main, installé à son bureau devant une fenêtre ouverte sur la mer. Il s'agit en fait de Baudelaire, né le 9 avril 1821 à Paris et mort le 31 août 1867, c'est à dire très jeune.
Ce petit clin d'oeil sympathique à ce grand poète m'a donné envie de lui rendre un petit hommage à travers ces quelques photos de son cénotaphe qui se trouve au cimetière du Montparnasse, sa sépulture étant au même endroit, un peu plus loin.
Le cénotaphe, inauguré en 1902 est l'oeuvre du sculpteur José de Charmoy, il a été réalisé suite à une souscription publique. Initialement, Rodin aurait dû en être l'auteur, une querelle initiée par Ferdinand de Brunetière fervent défenseur des classiques, et donc en opposition avec les auteurs de son temps, retardera le projet qui naîtra finalement sous le ciseau d'un sculpteur moins connu.
Et puisqu'il est impensable de rendre hommage à un poète sans poésie, je vous offre ce poème que j'aime particulièrement, liminaire du Spleen de Paris,
L'Etranger
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle ?
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!