Nous voici dans le 15e arrondissement, juste à la sortie du métro Vaugirard, sur l'avenue du même nom. Au fond d'une petite impasse verdoyante se niche un musée qui vaut le détour, le Musée Mendjisky, Ecoles de Paris.
Je cherchais un petit musée à voir dans le quartier et je suis tombée par hasard sur celui-ci dont j'ignorais tout.
Ancien atelier d'artiste, celui du maître verrier Barillet, construit par l'architecte Mallet-Stevens en 1932, le musée est en lui-même intéressant dans sa conception "art total".
Vitraux et mosaïques de Barillet contribuent à la beauté des lieux.
Régulièrement le musée accueille des expositions temporaires. Quelques recherches ayant piqué ma curiosité, je venais là essentiellement pour découvrir Maurice Mendjizky, un peintre dont j'ignorais tout. Le plaisir a été au rendez-vous.
Né en 1890 en Pologne, Maurice Mendjizky arrive à Paris en 1906 pour intégrer l'école des Beaux Arts. Il travaillera dans l'atelier de Fernand Cormon, sera ami avec Renoir, Picasso mais aussi très proche de Soutine et Modigliani.
Il vivra un temps à La Ruche, entre 1908 et 1910, rejoindra Renoir sur la côte d'Azur en 1913, sera blessé pendant la guerre et renouera alors avec sa passion pour la musique avant de revenir à la peinture. De retour à Paris en 1919, il rencontre la sulfureuse Kiki de Montparnasse dont il partagera la vie pendant trois ans avant qu'elle ne le quitte pour Man Ray !
Remarqué par l'amateur d'art Léon Zamaron, Mendjizky expose et connaît un certain succès.
Profondément attentif à son époque, il fonde en 1933 avec Langevin, Signac et Joliot Curie le Mouvement des intellectuels pour la paix, rejoint par ses amis Picasso, Prévert et d'autres.
Lorsque la guerre éclate, la famille Mendjizky (Maurice, sa femme Rose et leurs deux fils) s'engage dans la lutte contre le nazisme. Maurice fondera la 8e compagnie des Francs-Tireurs et Partisans Français et contribue au journal Les Lettres françaises dans les Alpes Maritimes. Son fils aîné, résistant lui aussi sera fusillé juste avant la Libération.
Profondément marqué par cette tragédie, il continuera de peindre et laissera un ensemble de dessins sur le ghetto de Varsovie, dont Picasso dira "C'est un chef-d'oeuvre, c'est une véritable symphonie en noir et blanc".
Maurice Mendjizky s'éteindra en 1951 à St Paul de Vence. Son fils Serge, artiste lui-même, est à l'origine de ce beau musée dans lequel sont exposées de nombreuses toiles de son père.
Je vous laisse admirer son travail, vous remarquerez les influences de ses amis cités plus haut.
Un musée à voir si vous venez à Paris, le musée est intéressant, la collection riche et l'accueil sympathique. Personnellement, j'y retournerai volontiers.
Un clic sur les images pour les agrandir !
De nombreuses autres toiles présentent les travaux de peintres de la même époque, dite Ecole de Paris, je ne peux pas vous les présenter tous, le mieux est d'aller voir sur place !