Muriel Barbery, Une Rose seule
Le son de la pluie sur le parapluie lui fit du bien, elle rêva un instant de vivre dans une goutte pleine et close, sans ailleurs ni autrefois, sans perspectives ni désir.
Vous aurez peut-être remarqué que le dernier roman de Muriel Barbery est dans la sélection du Goncourt, alors avant de le lire, je me dois de vous parler de celui-ci, lu il y a quelques temps déjà et beaucoup aimé.
L'histoire en deux mots :
Rose arrive au Japon pour la première fois. Elle vient à la demande de son père qu'elle n'a pas connu et qui à sa mort a laissé une lettre à son intention. La jeune femme doit alors apprivoiser l'idée d'un père marchand d'art contemporain dont elle ignore tout, mais également un pays avec des codes bien particuliers et des merveilles que son père a décidé de lui faire découvrir en la faisant conduire de temples en jardins.
La vie est transformation. Ces jardins sont la mélancolie transformée en joie, la douleur transmuée en plaisir. Ce que vous regardez ici, c'est l'enfer devenu beauté.
Un roman qui se passe au Japon donc, et nous offre en plus du voyage un foisonnement d'émotions, de sentiments partagés entre la colère et la joie, la peine et l'incompréhension. Rose va partir en quête d'explications sur sa naissance mais c'est elle qu'elle va trouver, guidée par le bras droit de son père.
C'est beau comme un jardin fleuri, délicat et sensuel.
Je vous invite vraiment, si ce n'est déjà fait, à lire ce très agréable roman avant de vous pencher sur le nouveau.
Le Japon est un pays où on souffre beaucoup mais où on n’y prend pas garde. Pour récompense de cette indifférence au malheur, on récolte les jardins où les dieux viennent prendre le thé.
Muriel Barbery, Une rose seule. Actes Sud