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Les musardises de Parisianne

Les Mots dans les yeux

9 Novembre 2022, 18:00pm

Publié par Parisianne

©Yves Lacoutière

©Yves Lacoutière

L’invitation est trop belle ! Un mur à gravir, un monde de promesses !

Le vent coquin est entré par la fenêtre, froufrou de dessous évocateurs de tendresse.

Que diraient Roméo, Cyrano et tous les bienheureux qui, dans les herbes cachés, ont soufflé les émois de leur cœurs enflammés ?

Et qu’auraient fait Juliette, Roxane, et ces belles enfermées devant tant d’impudeur penchée à leur croisée ?

Soyons chanteurs, soyons légers et écoutons le vent siffler, le vent fripon qui comme dans la chanson soulève les jupons !

©Anne Lurois-Delassise

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Carte postale de travail !

8 Novembre 2022, 16:34pm

Publié par Parisianne

@Anne Lurois-Delassise

@Anne Lurois-Delassise

Aujourd’hui j’ai changé de quartier ! Un mot rapide pour vous saluer et vous entraîner avec moi dans Paris !

Un vent de Liberté, sous l’œil d’une vieille Dame de fer, une pause avec les oiseaux dans le jardin de Balzac et un arrêt sur image au Castel Béranger, de quoi en prendre plein les yeux !

Je reviendrai vers vous très vite pour vous faire partager mes observations !

Prenez soin de vous !

ParisiAnne 😁

Les habitués de ces pages reconnaîtront le format « carte postale » que j’avais initié pendant le confinement !

Si cela vous amuse de partager de la même manière une carte postale, dites-le moi et j’ajouterai les liens vers vos blogs.

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La Pagode de la rue de Courcelles

7 Novembre 2022, 10:00am

Publié par Parisianne

@Anne Lurois-Delassise

@Anne Lurois-Delassise

Retour dans le cœur de Paris pour admirer une curiosité tout à fait intéressante, un grand écart avec notre précédent sujet dans le quartier moderne de la BnF site François Mitterrand ! 

Pour ceux qui connaissent mal la capitale, nous sommes aujourd'hui dans le 8e arrondissement, non loin de l'Arc de Triomphe et du Parc Monceau, donc plutôt Nord Ouest, à l'opposé de la Bnf qui est plutôt au Sud Est ! 

Un petit bain de foule dans le métro et nous y voilà !

@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise

@Anne Lurois-Delassise

Un quartier très intéressant du point de vue de l'architecture. La cathédrale orthodoxe Saint Alexandre Nevsky n'est pas très loin et les hôtels particuliers rivalisent d'élégance, nous sommes dans les beaux quartiers.

La Pagode, initialement hôtel particulier classique, est transformée dans les années 20, ces années dites "Folles" par un marchand et collectionneur d'art asiatique Ching-Tsai Loo. Monsieur Loo en fait un musée d'art asiatique qui perdurera après sa mort en 1957.

Aujourd'hui, communément appelée Pagoda, c'est un espace privé d'exposition et de vente. En général fermée au public, j'ai eu la chance de pouvoir y entrer lors d'une exposition l'été dernier. 

Vous remarquerez que l'intérieur n'a rien à envier à l'extérieur, tout est très beau !

@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise
@Anne Lurois-Delassise

@Anne Lurois-Delassise

Et pour la petite histoire, parce qu'il en faut bien une, si vous avez écouté le court reportage de France Bleu Paris, vous aurez entendu que la Pagode était ouverte au public à l'occasion de ses 100 ans pendant la durée du Salon des Arts Asiatiques.

Il se trouve que cette information a été relayée par tous les sites culturels parisiens et que l'évènement étant si rare de très nombreux parisiens se sont rendus dès l'ouverture. Sauf que l'information était une erreur de communication et que l'accès ne se faisait que sur invitation. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir y entrer. Je crois que devant l'affluence et la déception des visiteurs, les responsables ont finalement laissé entrer quelques heureux privilégiés. Il faut dire, vous pouvez le voir sur les photos, que les lieux ne se prêtent pas à la foule, et qu'il y avait là de véritables collectionneurs.

@Anne Lurois-Delassise

@Anne Lurois-Delassise

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Une année en livres : Gaëlle Josse trois livres en une chronique !

5 Novembre 2022, 10:00am

Publié par Parisianne

Retour vers cette auteure dont j'avais beaucoup aimé l'écriture dans Une femme en contre-jour, Notabilia 2019, qui présentait un portrait de la photographe Vivian Maier, je l'ai évoqué dernièrement dans l'article sur les femmes, ici.

Et avant de lire son dernier roman, je voulais découvrir autre chose.

C'est Ce matin-là qui a retenu mon attention en premier, il est très différent d'une Femme en contre-jour. C'est un récit intime, le récit d'une chute et de la lutte pour remonter la pente.

Une année en livres : Gaëlle Josse trois livres en une chronique !

Elle pense à faire un voeu. Je voudrais être émerveillée. Elle se répète ce mot, émerveillée. Un mot qui se lit dans les yeux, dans leur incrédulité éblouie, dans un invisible soulèvement de tout l'être. Elle aime ce mot qui lui vient de l'enfance, les merveilles. Des images pour toute la vie sous les paupières.

Gaëlle Josse, Ce matin-là

Clara travaille dans une société de crédit, jeune femme compétente, consciencieuse, un jour, sans prévenir, elle reste à l'arrêt, comme sa voiture qui refuse de la conduire vers son matin laborieux.

Et Clara se laisse glisser, elle perd pied. Burn out. Carbonisée...

"Désormais elle va vivre avec cette brûlure.
Avec du cramé, du carbonisé, du foudroyé, du consumé.
Court-circuit. Flammes. Cendres."

En se cherchant elle-même pour tenter, difficilement, de se reconstruire, Clara nous invite à la suivre dans ses épreuves d'enfance, d'adolescence, de femme. Elle chemine et nous cheminons avec elle. 

L'ouverture du roman nous a d'entrée présenté une Clara dévouée, qui renonce à ses rêves d'enseignement du français langue étrangère, quand son père fait un AVC, et peu à peu, la trame se dénoue comme se dénoueront les crispations de la jeune femme, confrontée à ses réalités.

C'est écrit avec beaucoup de finesse, la chute semble ne jamais devoir s'arrêter puis doucement, laborieusement, avec l'aide de sa meilleure amie, Clara peu à peu va revenir à la lumière.

Qui n'a jamais eu le sentiment de marcher au bord du gouffre ? L'enlisement est très bien évoqué par l'auteur, le retour à la vie n'en est que plus beau, d'autant qu'il se fait sur un retour aux mots, à la transmission de la langue à de jeunes étrangers, comme Clara l'avait fait adolescente avec une jeune libanaise bousculée par le monde et arrivée dans sa classe.

Je ne suis pas très attirée par ce type de roman en général mais j'ai aimé la délicatesse et la sensibilité de celui-ci. Et puis chaque découverte, fut-ce d'un genre nouveau est toujours intéressante !

Cette ardeur à lui offrir les mots comme autant de poissons exotiques, colorés, bigarrés, tachetés, mouchetés, à l'inviter à plonger dans un fabuleux aquarium aux dimensions infinies et à nager ensemble au milieu d'eux. C'était sa façon de voir les mots, enfant, et c'est à cette danse joyeuse qu'elle avait invité Gazaleh : rien ne lui semblait alors plus important. Ce plaisir inégalé de lui ouvrir un passage secret vers sa propre langue [...]

Gaëlle Josse, Ce matin-là

Une année en livres : Gaëlle Josse trois livres en une chronique !

Je suis envahie, pénétrée, toute résistance devenue inutile, par les coups sourds, aveugles, insistants d'une souffrance qui ne me laisse aucun repos. Je vis avec une absence enfouie en moi, une absence qui me vide et me remplit à la fois.

Gaëlle Josse, Une longue impatience

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un village breton, Anne veuve d'un marin dont le bateau a été coulé par les anglais, remariée à un notable, et mère de trois enfants voit sa vie basculer dans l'attente.

Louis 16 ans, le fils de son premier mariage, en conflit avec son beau-père, est parti suite à une forte altercation et des coups contre lesquels Anne n'a rien pu faire. Démarre alors une attente insoutenable, qui fera d'Anne le fantôme de sa propre vie.

Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, Gaëlle Josse nous offre là le portrait d'une femme absente malgré son attention à ses deux autres enfants. J'ai particulièrement aimé l'articulation autour des lettres au fils absent et l'évocation du repas de fête qui célèbrera le jour de son retour. C'est beau, c'est bouleversant même. 

 

Et pour la petite anecdote, j'approchais de la fin du livre quand il a été question de la préparation de beignets. C'est assez banal me direz-vous ! Certes, mais le simple mot de "beignets" a été pour moi un choc mémoriel qui m'a replongée dans ma petite enfance, à l'époque où j'étais en nourrice.

Confiée à celle que j'appelais Tatie, j'ai grandi entourée de beaucoup d'affection et quelques taquineries. J'ai longtemps gardé contact avec Tatie qui demeurait non loin de l'entreprise familiale et de la maison de mes grands-parents. Puis les années passant, les liens se sont distendus et il doit bien y avoir une dizaine d'années que je n'avais plus de nouvelles. les beignets m'ont incitée à chercher sur Facebook, et j'ai retrouvé ses enfants avec qui j'ai pu renouer, j'appellerai "ma Tatie" très prochainement... Le pouvoir des mots est sans limites et nous vivons une époque merveilleuse quand les outils sont correctement utilisés.

Et vous ? Vous est-il déjà arrivé de voir un souvenir réveillé par un mot dans un roman et de renouer avec votre passé via les réseaux sociaux ?

Une année en livres : Gaëlle Josse trois livres en une chronique !

Mon père qui brave les sommets, te voilà nu, démuni dans l'obscurité qui avance, te voilà devenu un vieil homme fragile, et toi qui fus su difficile à aimer, je voudrais te prendre dans mes bras et repousser les forces de l'oubli qui ont posé leurs serres sur toi. Mais c'est impossible, nous le savons bien.

Après cette petite digression, revenons à nos romans ! Le dernier de Gaëlle Josse, La Nuit des pères est celui dans lequel j'ai eu le plus de mal à rentrer, et qui me laisse un sentiment de malaise et de flou. 

Un père mal aimant à l'esprit qui s'égare, ses enfants l'entourent, y compris sa fille qui pourtant a fui plusieurs années auparavant. Un fils qui s'est sacrifié pour entourer jusqu'au bout ses proches. Des non-dits, des cris dans la nuit, un passé douloureux impossible à enfouir totalement, un traumatisme profond qui ressurgit sur la famille. C'était trop pour moi. Je ne suis pas parvenue à comprendre les rouages de la chute.

La notion de sacrifice de soi est récurrente dans les romans de Gaëlle Josse, c'est encore le cas mais malgré une forme de retour à la lumière, celui-ci m'a paru trop lourd. 

L'écriture n'en reste pas moins délicate et très belle.

Bien sûr, il s'est passé plusieurs semaines et plusieurs livres entre chacun de ceux-ci, je ne sais pas lire les roman d'un même auteur à la suite, ce serait gâter le plaisir de retrouver une langue aimée !

J'étais contraint de subir une situation au nom de l'obéissance, du devoir, du pas le choix, toutes choses qui me semblaient bien éloignées de l'idée que l'on peut se faire du devoir.

Gaëlle Josse, Ce matin-là. Notabilia, 2021

Une longue impatience, Notabilia, 2017

La Nuit des pères, Notabilia, 2022

Une femme en contre-jour, Notabilia 2019

Tout sur les Editions Notabilia en suivant le lien ici

Elle se dit que, parfois, la joie ressemble à un peu de lumière qui danse.

Gaëlle Josse, Ce matin-là

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Patrick Henin-Miris, Avalanche de silences

3 Novembre 2022, 10:03am

Publié par Parisianne

Patrick Henin-Miris, Avalanche de silences

Quelle est cette main qui prend la mienne ?
Un livre !

Ce n'est pas le jour des lectures, c'est vrai ! Mais une fois n'est pas coutume, cette semaine on s'offre une gourmandise pour un jeudi de vacances !

Et pas n'importe quelle gourmandise, une de celles que vous avez peut-être distribuée aux enfants venus sonner à votre porte vous demandant des bonbons sous peine de vous jeter un sort ! Vous savez, ces petites choses qui pétillent sous la langue avant de laisser le sucre s'emparer de vous !

Nous retrouvons ici mon ami, Patrick Henin-Miris qui revient avec un nouveau recueil d'aphorismes, aussi savoureux que le premier.

Vous ne vous souvenez pas du premier, c'est ici, il vous suffit de suivre le lien ! 

On renoue dans ce nouvel opus avec la plume douce-amère de Patrick et c'est toujours un plaisir de se laisser emporter.

Il avait fini par demander asile à son imagination.

En véritable observateur, Patrick nous pousse à regarder et n'hésite pas à appuyer là ou ça fait mal,  pour notre plus grand bien !

Partir c'est parfois nourrir un voeu !

Patrick Henin-Miris, Avalanche de silences

Choisissez des larmes compatibles avec la joie.

C'est le mot qui fait déborder le silence.

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Les Mots dans les yeux

2 Novembre 2022, 18:00pm

Publié par Parisianne

Elle était belle, fine, et rapide comme un souffle de vent,
gracieuse comme les fleurs des champs.

J’étais grand, fier, intrépide tel un jeune loup affamé,
prêt à tout pour n’en faire qu’une bouchée.

La belle ne s’est pas laissé faire…

J’ai promis le paradis,

l’ai invitée à la mairie,

lui ai passé la bague au doigt…

Oeil de velours et main de fer,

Lendemains de fêtes et gueule de bois !

©Anne Lurois-Delassise

©Yves Lacoutière

©Yves Lacoutière

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