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Les musardises de Parisianne

Alain EMERY, Silex

5 Décembre 2018, 18:57pm

Publié par Parisianne

Alain EMERY, Silex

EMERY Alain Silex, Zonaires Editions

 

Je vous avais prévenus, c'est pour un roman cette fois que je vous parle d'Alain EMERY. Son dernier né, aussi noir que le fond d'une grotte.

 

Que ce soit dans ses nouvelles, et les dernières dont je vous ai parlé sont vraiment savoureuses, ou bien dans ses romans, Alain maîtrise l'art du portrait, je disais dernièrement en m'appropriant ses propres mots "au scalpel", c'est encore le cas ici, même si l'outil est cette fois un tantinet ensanglanté !

 Vous me direz que je ne suis pas objective, parce qu'Alain est un ami, lisez donc les avis ici 

 Le destin a parfois des facéties de chef d'orchestre. Il s'installe dans la fosse, y convoque cuivres et cordes, et leur distribue une partition écrite pour eux. Quand vous, soliste, débarquez dans ce théâtre, il vous faut vous caler dans la mesure. Suivre le mouvement. Vous n'avez pas d'autre choix.

Partition pour chevrotine, était une sorte de fugue assez légère, caracolant sur des sujets plus ou moins actuels, Silex tient davantage du Requiem, par la profondeur de l'introspection autant que par la noirceur du sujet.

Avec un immense talent de conteur, Alain nous entraîne dans les méandres de l'âme du narrateur qui sentant la fin proche se confie par écrit aux inconnus qui trouveront sa dépouille.

 

Alain renoue ici avec une période qu'il affectionne, celle de l'après-guerre qui fait et défait les héros.

 

Le narrateur est de ces hommes de l'ombre qui portent en eux la noirceur de leurs actions brillantes, ermite dans un pays de montagne magnifiquement vivant sous la plume de l'auteur, le bonhomme est devenu aussi rugueux que les pierres qu'il foule depuis des décennies, lorsqu'un fait divers vient réveiller ses vieux démons.

 

Les cadavres sont nombreux, il faut le dire, mais l'art de la narration est grand et la beauté de l'écriture ferait presque oublier le sang qui imprègne la terre.

Certains bourreaux ont aussi un cœur, ils ont ici un sens aigu de l'amitié qui nous les rendrait presque sympathiques sous la plume poétique d'Alain.

 

Allons, n'ayez pas peur du noir et laissez vous tenter !

Ce soir, le ciel est un ventre de chat et des ravins montent comme des feux d'herbes humides. J'ai ouvert la fenêtre et la nuit qui s'y faufile à présent semble imprégnée de fer. La montagne est une griffe mauve et les nuages, qu'on croirait de braise, s'y éventrent en grognant. La forêt a tiré autour de moi d'impénétrables traits d'encre et sur le lac, se reflètent les rares étoiles.

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Q
Je ne sais pas si je le lirai bientôt, mais je le note.<br /> Passe une douce journée Anne. Merci pour ce livre et ta présentation.
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