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Les musardises de ParisiAnne

Les musardises de ParisiAnne

Culture, littérature et découvertes. © Les musardises de ParisiAnne


Les regards d'Isabelle sur Paris miroir intemporel, et curiosité d'Anne pour l'Académie Goncourt

Publié par Parisianne sur 13 Mai 2020, 20:31pm

Catégories : #Les regards d'Isabelle, #Goncourt

L’envoûtement, que rien ne laissait supposer, commençait là...

Nostalgie de Paris, Francis Carco

Nostalgie de Paris, édité le 6 novembre 1945

Nostalgie de Paris, édité le 6 novembre 1945

Des revendeurs de livres dépareillés, de parapluies.

Nostalgie de Paris, Francis Carco

Les regards d'Isabelle sur Paris miroir intemporel, et curiosité d'Anne pour l'Académie Goncourt

Le nom de Francis Carco (son véritable nom est Francis Carcopino-Tusoli) m'était inconnu avant de l'avoir lu dans la liste des membres de l'Académie Goncourt, il a occupé le 9e couvert de 1937 à 1958, ce qui est assez long, et lui a permis de connaître différentes présidences bien qu'il se soit a priori absenté des déjeuners pour cause de désaccords dès 1942.

Francis Carco est un poète, un écrivain, un chansonnier mais surtout un amoureux de Paris, bien que né à Nouméa en 1886.

Je vous cite le commentaire de Georges Ravon dans L'Académie Goncourt en Dix couverts, Edition Aubanel 1943 :

Francis Carco, C'est un peintre des faubourgs de Paris et plus spécialement de Montmartre [...] connu du grand public par des romans dont le "milieu" fournissait l'atmosphère, le décor et les personnages. [...] Francis Carco ne cherche jamais à excuser ses dangereux personnages. C'est la seule magie de son style qui leur vaut la sympathie des honnêtes gens. Un style tendre et ironique, d'une étonnante pudeur, un style de poète. C'est d'ailleurs ce poète que les Dix ont voulu consacrer.
La poésie de M. Francis Carco a tous les envoûtements d'une chanson de carrefour qui serait bien écrite.

Francis Carco à qui l'on doit un Roman de François Villon s'est réfugié à Nîmes pendant la guerre, c'est à cette période que l'on doit ces citations relevées par Isabelle  dans Nostalgie de Paris, que je vous mets ici : 

« En mon païs suis en terre loingtaine »  François Villon.

 

« Ce pays est la France où, pour cause (de confinement au château de Blois) il regrette Paris , comme nous sommes nombreux à le faire aujourd’hui ».

La première édition de Nostalgie de Paris date de 1941 et sera suivie de plusieurs autres, en 1945, 1946 et 1952.

J'aime ce commentaire d'Isabelle :"J’aurais pu recopier le livre entier, tant les références de Carco résonnent de beautés à redécouvrir encore et encore."

 

Et je la remercie de m'avoir incitée à me pencher plus sérieusement sur ce membre de l'Académie Goncourt, proche d'Aragon, vous comprendrez donc la présence de la chanson de Jean Ferrat simplement nommée Carco, paroles d'Aragon.

Francis Carco votera d'ailleurs pour Cheval Blanc d'Elsa Triolet en 1943, mais ce n'est qu'en 1944 qu'elle obtiendra le prix pour son recueil de nouvelles Le Premier Accroc coûte deux cent francs.

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Coucher de soleil sur l'Adriatique, Boronali 1910

Coucher de soleil sur l'Adriatique, Boronali 1910

M. Francis Carco a écrit sur cette bohème, qu'il vécut aux côtés de Max Jacob, d'André Salmon, de Dorgelès, de Mac Orlan, de Guillaume Appolinaire, d'Utrillo et de tant d'autres, alors qu'il payait un repas d'un couplet au Lapin Agile, un bien beau livre de souvenirs : De Montmartre au Quartier Latin.

Georges Ravon, L'Académie Goncourt en Dix couverts

Il ne m'en faut pas davantage pour l'imaginer participant au canular de ce célèbre tableau de Boronali organisé par son ami Roland Dorgelès (qui siège au 8e couvert de l'Académie Goncourt de 1929 à 1973). Vous connaissez l'histoire ? Dorgelès un tantinet critique à l'égard des visiteurs ignorants qui se bousculent au Salon des Indépendants,accroche un pinceau à la queue de l'âne du Père Frédé, tenancier du Lapin Agile, pour lui faire peindre une toile présentée comme l'oeuvre d'un jeune maître italien et exposée sous le titre Coucher de soleil sur l'Adriatique !

Dis qu'as tu fait des jours enfouis, de ta jeunesse et de toi-même ?

Aragon, Carco

Ton ombre est couleur de la pluie,
De mes regrets, du temps qui passe,
Elle disparaît et s'efface
Mais envahit tout à la nuit.

Francis Carco, La Bohème et mon coeur

Et voilà comment d'une jolie photo et quelques citations envoyées par une amie, on se laisse entraîner dans ses souvenirs, ses bouquins, ses recherches. Merci Isabelle, on ne voit encore plus la couleur de mon bureau tant il y a de livres éparpillés... et j'adore ça !

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