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Les musardises de Parisianne

Les Dames du chemin, Maryline Martin

5 Juin 2013, 08:07am

Publié par Parisianne

Paul Landowski, La France - Oulchy-le-Château, Aisne

Paul Landowski, La France - Oulchy-le-Château, Aisne

1914, la Grande Guerre. Voilà un chemin souvent parcouru par la littérature, le cinéma et bien entendu par le témoignage de générations en générations au sein des familles, Qui n'a pas un jour croisé le portrait d'un Poilu dans les photos de famille ? Qui n'a pas lu ou vu un document décrivant l'horreur ? 

Malgré cela, chaque auteur s'approprie le sujet et Maryline Martin le fait avec autant de talent que de sensibilité. Derrière la simplicité des mots et l'horreur des faits, se cachent de sérieuses recherches et une volonté farouche de rendre hommage à son grand oncle.

"Ce chemin des Dames fut son dernier calvaire.

Ce chemin des armes, ce chemin des âmes, c'est maintenant un peu le mien. J'ai reçu  en héritage son portrait en noir et blanc. […] J'aime son sourire énigmatique et son regard franc. J'ai voulu reconstituer le puzzle de notre histoire familiale, pour mieux honorer sa mémoire."

Maryline nous convie donc à la suivre sur ce chemin et elle le fait de façon originale à travers des regards de femmes. La première femme que suivent ces valeureux "la fleur au fusil", c'est la France qui, par la volonté des hommes, les conduit vers un sentier de douleurs.

Tout au long de ce chemin se trouvent les mères, épouses, filles, soeurs ou amantes ; anges blancs ou catins, ouvrières des usines d'armement ou espionnes, héroïnes ou victimes, à leur façon elles se battent et montrent la voie.

Délicatement, avec ce qu'il faut de violence et de poésie, l'auteur, à travers onze nouvelles, nous montre leur courage et leur combat, leurs sacrifices ou leur incompréhension parfois.

Sans jamais baisser les bras, dans une affaire d'hommes, les femmes prennent leur place et jouent leur rôle avec conviction.

 

"Les mots ont déserté, et une araignée tisse sa toile au plafond sur lequel, tenaces, sont accrochées mes désillusions. "

Dans le silence de la lecture, ces mots là résonnent longtemps même la dernière page, de ce très beau recueil, tournée.

 

Maryline, je n'ai qu'un mot à dire : félicitations pour avoir parcouru avec tant de volonté ce chemin qui te tenait à coeur pour nous permettre par ta voix de marcher dans les pas de ces hommes et de ces femmes dont le chemin a été si douloureux.

 

Les Dames du Chemin, Maryline Martin
Editions Glyphe

www.editions-glyphe.com


 

 

Paul Landowski, Les Fantômes - Oulchy-le-Château, Aisne

Paul Landowski, Les Fantômes - Oulchy-le-Château, Aisne

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Lecture à l'Abbaye

4 Juin 2013, 05:46am

Publié par Parisianne

Lecture à l'Abbaye

Puisque je vous parlais dimanche du Festival Terres de paroles au Bec Hellouin, la moindre des choses est que je vous mette l'eau à la bouche (pour l'an prochain) en évoquant les lectures.

Ce festival s'est déroulé du 24 mai au 2 juin en divers sites de Haute-Normandie.

Je n'ai, pour ma part, pu me rendre qu'au Bec Hellouin, je veillerai à une organisation plus efficace l'an prochain !

Néanmoins, j'ai eu le bonheur d'assister à des lectures intéressantes.

La première, des extraits de la Bible par Laurent Poitrenaux. J'avais eu la chance d'entendre cet acteur quelques jours auparavant dans une lecture d'extraits d'Eaux tumultueusesen présence d'Aharon Appelfeld, auteur, et de son efficace traductrice Valérie Zenatti. Bien sûr, la Bible c'était un peu différent !

L'Arche de Noé, la Sortie d'Egypte et le Livre de Jonas, des textes connus et accessibles, lus avec beaucoup de professionnalisme par Laurent Poitrenaux.

 

La deuxième lecture Le Nom de la rose, le très célèbre roman d'Umberto Ecco, était faite par un autre acteur, Jérôme Kircher. Je reconnais avoir été un peu déçue par le choix du chapitre qui ne reflète pas du tout, à mon avis, la teneur de l'oeuvre et le côté polar. Il s'agissait du passage où les moines et les inquisiteurs sont réunis pour (se) disputer au sujet de la pauvreté du Christ qui oppose les franciscains à l'autorité pontificale. 

Malgré le côté un peu compliqué de ce chapitre, je dois avouer avoir été complètement sous le charme du talent de lecteur de Jérôme Kircher qui a su déjouer la difficulté pour nous offrir un très beau moment. Je ne peux que saluer cette très belle performance et souhaiter avoir d'autres occasions de l'entendre.

 

Lecture à l'Abbaye
Lecture à l'Abbaye
Lecture à l'Abbaye
Lecture à l'Abbaye

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Abbaye du Bec Hellouin

2 Juin 2013, 16:45pm

Publié par Parisianne

Abbaye Notre-Dame du Bec Hellouin

Abbaye Notre-Dame du Bec Hellouin

A l'occasion du festival Terres de Paroles, lectures et rencontres littéraires en Normandie, une petite échappée au Bec Hellouin, un retour dans cette magnifique Abbaye. J'aurais aimé pouvoir assister aussi aux lectures à Jumièges, ce sera peut-être pour l'an prochain !

 

L'Abbaye du Bec Hellouin a été fondée par Herluin en 1034, les moines s'installeront sur l'implantation actuelle en 1078. Constructions, destructions s'enchaînent alors, les bâtiments actuels datent pour la plupart des XVII et XVIIIe siècles. L'Abbaye, comme celle de Jumièges, largement détruite à la Révolution a été transformée en carrière à pierres.

La Tour Saint-Nicolas, tour carrée de style anglo-normand, a été commencée en 1467 par Geoffroy d'Epaignes, elle était destinée à recevoir les cloches. 

 

Tour Saint NicolasTour Saint Nicolas

Tour Saint Nicolas

Le cloître construit entre 1644 et 1666 sur les vestiges su cloître du XIIIe siècle semble aujourd'hui un peu excentré du fait de la démolition de la salle capitulaire et de l'ancienne église abbatiale.

Les bâtiments conventuels exposés au sud et parallèles à la rivière datent de 1742-1750.

On peut remarquer l'élégance malgré une certaine sobriété. Notons surtout les grandes baies en plein cintre à clefs ornées de cartouches rocaille.

 

 

Le cloître

Le cloître

Bâtiments conventuels
Bâtiments conventuels
Bâtiments conventuels

Bâtiments conventuels

Pavillon et église
Pavillon et église

Pavillon et église

Aux extrémités sud et est, des pavillons surmontés d'un fronton curviligne. Ici le pavillon sud où se trouve aujourd'hui l'église.

L'église est située dans ce qui était au XVIIIe le réfectoire. Orientée au sud, elle est éclairée par 19 baies en plein cintre et couverte par une voûte ayant le même nombre de travées.

Notre-Dame du Bec XIVe siècle

Notre-Dame du Bec XIVe siècle

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Au bout du fil

1 Juin 2013, 07:13am

Publié par Parisianne

Nous connaissons tous ce dessin animé et cette séquence drôle et attendrissante de la rencontre de Pongo et Perdita ! Vous vous demandez certainement pourquoi je vous mets cette video ce matin.

 

Alors voilà, j'étais à Paris hier et j'ai pu observer une scène du même ordre qui a fait remonter les images de Walt Disney. Sur un grand boulevard parisien, une jeune femme avec un chien en laisse et un jeune homme avec un autre chien en laisse. Je ne saurais vous dire quel chien, je n'ai aucune connaissance en la matière mais cela n'a guère d'importance, c'étaient des chiens d'appartement, pas trop gros ! Vous connaissez les laisses à enrouleur qui permettent au chien d'avoir une certaine aisance de déplacement, et au maître une marche paisible.

Voilà donc nos deux chiens en observation truffe au sol autour d'un arbre, aucun signe de quelconque agressivité entre eux, au contraire, plutôt une envie de s'approcher, de se faire un brin de causette museau contre museau peut-être, brefs, deux bêtes tout à fait prêtes à sympathiser. 

Je lève alors les yeux sur les maîtres en me disant que ce serait amusant de les voir se parler, que les chiens finalement sont un bon moyen pour rapprocher les gens, qu'ils doivent avoir à peu près le même âge et demeurer le quartier, je souris en pensant aux 101 dalmatiens.

Mais mon observation me conduit à une toute autre conclusion, seules les personnes d'un certain âge, à moins qu'il ne faille dire d'un âge certain, ont peut-être une chance aujourd'hui de lier connaissance grâce à leur chien.

Mes deux jeunes gens ont été totalement indifférents l'un à l'autre, aucun regard, pas le moindre bonjour ni la moindre esquisse de sourire. Chacun dans son univers, rappelant à l'ordre d'un coup de poignet sec le chien autour de son arbre, raccourcissant la laisse pour ne pas que les deux s'emmèlent peut-être, certainement avec un minimum d'attention à leur compagnon à quatre pattes, mais en tout cas totalement désintéressés par le reste du monde, devrais-je dire par le monde vivant ?

 

Ils n'ont, elle comme lui, pas levé les yeux de leur smartphone...

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