Le 3 août dernier, sous une chaleur caniculaire, nous sommes retournés dans l'Aisne, sur les traces de Camille Claudel bien sûr, mais il m'était impossible d'aller dans cette région sans passer voir cette si émouvante sculpture, Les Fantômes de Paul Landowski. Oeuvre monumentale en granit rose, inaugurée en 1935 par le président Lebrun.
Je vous en ai déjà parlé, mais comment rester insensible. Nous étions déjà venu il y a quelques années mais l'émotion est toujours la même, et lorsque nous nous sommes rejoins au pied du groupe avec mon époux, nous sommes restés silencieux à écouter le vent qui malgré la chaleur soufflait ce matin là, pour nous, pour eux.
Quatre paliers pour quatre années de tragédie. Et sous un soleil de plomb bien qu'il soit encore tôt, je peux vous assurer qu'il nous était impossible de ne pas penser à tout ce qu'ont enduré ces hommes.
Nous étions là, 100 ans presque jour pour jour après ces journées décisives, puisque c'est fin juillet 1918 que des milliers de soldats se sont élancés de cette Butte-Chalmont pour une offensive qui marquera un tournant dans la guerre.
Huit soldats de différents corps, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, un aviateur et une jeune recrue, tous les yeux clos. Et la mort, spectre dans son linceul.
Les cérémonies ont été nombreuses, d'autres sont prévues, je n'ai participé à aucune mais ce temps passé là a été un moment très fort. Je vous conseille vivement d'aller honorer ces Fantômes si vous passez dans le coin, ils sont à Oulchy-le-Château, on les voit de loin et ils nous rappellent le sacrifice de tant de si jeunes hommes.