Nous avons il y a peu parlé du Pont des Arts, à l'occasion d'une séance d'écriture, sur le thème "Transparence(s)", j'y suis retournée !
Transparence à la clé
« La transparence habillera bientôt le Pont des Arts. Nous pourrons redécouvrir sur la Seine les jeux d’ors et de lumières sans avoir à nous pencher par-dessus les parapets. Nous n’aurons plus à fermer les yeux sur les cadenas qui ont enchainés tant d’amours.
Pour le plus grand bonheur des amoureux, les vrais, le Pont des Arts laissera couler le fleuve et s’envoler les promesses vers de vastes horizons. »
Tels étaient les propos du chroniqueur à la radio ce matin. Il expliquait ensuite que dès le lendemain la passerelle serait fermée pour le démontage des premières grilles dangereusement alourdies par le poids de ces petits bouts de cœurs accrochés là comme autant de serments.
J’étais à l’aube sur le Pont ce matin. Je me souvenais parfaitement de l’endroit où nous avions accroché notre cadenas, nous promettant amour éternel, fidélité à toute épreuve et tutti quanti, yeux dans les yeux comme tant d’autres l’ont fait, avant nous, en même temps que nous, et… horreur, après nous !
A quatre pattes sur le pont, je cherche en vain ce qui nous a liés. Pas question de laisser partir à la décharge ce petit bout de nous sans l’avoir au préalable ouvert. Il ne manquerait plus qu’un amour éphémère se trouve à jamais cadenassé.
Tu m’as très vite reproché d’être cachotier… ce n’est pas faux, en dépit des promesses de transparence, j’avais gardé la clé !